Charte Ajouad


Ajouad Algérie Mémoires

 

CHARTE

 

Ajouad Algérie Mémoires est une association (loi 1901), créée à l’initiative des enfants des victimes du terrorisme islamiste en Algérie pendant la décennie noire de 1990 à 2000.

Ajouad est le cri de ceux qui ont vécu ce drame dans leur chair, ces oubliés qui ont souffert de l’indifférence, qui sont longtemps restés sans voix, qui ont été oubliés, torturés et humiliés par les lois infamantes de la réconciliation nationale, et qui aujourd’hui renaissent, s’unissent et s’élèvent contre l’oubli, l’oubli de ce père, de cette mère, de cette fille, ce fils, cette sœur, ce frère…

Le nom Ajouad est un clin d’œil au dramaturge Abdelkader Alloula (assassiné le 10 Mars 1994) et à sa pièce de théâtre « El Ajouad ». En arabe, El Ajouad signifie les généreux, les justes, ce qui, à notre sens, correspond parfaitement à l’idéal de paix, de fraternité et d’ouverture au monde de nos disparus.

Nos objectifs :

  • Rendre vivante la mémoire des victimes (connues ou pas) durant cette période.
  • Faire connaître le vécu de ces enfants, de ces femmes, de ces hommes qui malgré les menaces et la peur ont continué à aller à l’école, à sortir, à aller au travail, à vivre. Qu’ils soient écrivains, journalistes, médecins, professeurs ou ingénieurs, qu’ils soient  policiers, militaires, pompiers, lycéens ou bergers, ils font partie du patrimoine humain de l’Algérie. Ils ont existé et ont laissé une histoire derrière eux. Cette histoire est celle de l’Algérie, celle de tout un peuple.
  • Faire connaître leurs écrits, leurs travaux, leurs créations, leur trace, afin d’éviter au nom du vivre-ensemble, l’effritement de la mémoire collective, la falsification de l’histoire, l’oubli.
  • Leur rendre hommage, en faisant du 22 mars LA journée de la mémoire, et permettre aux familles de se retrouver (en référence aux deux marches du 22 mars 1993 et 1994 en Algérie contre l’intégrisme et pour la démocratie, ainsi que le 22 mars 2006 où plusieurs associations de familles de victimes avaient fait un sit-in, à Alger pour dénoncer la politique de la grâce amnistiante et de l’impunité à l’égard de terroristes islamistes).
  • Création d’un mémorial national pour rendre hommage aux 200 000 victimes
  • Créer des groupes de réflexion sur les différentes actions psychologiques  à mener auprès des personnes qui ont vécu le terrorisme, et les conséquences d’une loi amnistiante sur de tels traumatismes en comparaison avec les pays ayant  vécu des drames similaires (exemple : ex-Yougoslavie, Argentine, Espagne, Rwanda, Liban…)
  • Informer par des colloques, des publications, des échanges, des archivages afin que les générations futures connaissent toute la richesse laissée par ces femmes et ces hommes dont les qualités professionnelles et humaines furent et restent l’honneur de l’Algérie.

Refuser ce travail de mémoire, ce serait priver les générations futures des repères nécessaires à la construction de leur identité.

Aujourd’hui, notre devoir est de leur transmettre cette partie de  l’histoire de  l’Algérie.

13/05/2011.

Ajouad Algérie Mémoires

commentaires
  1. Houria Chafai-Salhi dit :

    Au deuxième paragraphe de votre charte, j’aurais aimé que vous ajoutiez, un ami, un camarade…
    Les liens du sang ne sont pas les seuls qui, déchirés provoquent le deuil…Je pense par exemple à ces gamins restés inconsolables de l’assassinat de leurs camarades de classe et à bien d’autres encore. Cette tragédie nous concerne tous et toutes.

    • Il est vrai que le paragraphe parait limité, mais la suite est bien explicite, nous n’avons pas pour objectif de ne parler de que de nos proches ou des personnalités connues , mais bien au contraire élargir au maximum cette base de données aux anonymes et justement nous comptons sur ceux qui peuvent nous y aider à completer ce travail d’archivage et de recoupement
      Merci à vous

  2. Johna309 dit :

    Great, thanks for sharing this article. Really Cool. feebbacceaac

  3. Berhoun Hanine dit :

    Merci bcp pour votre travail

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