Attaque contre L’Hebdo Libéré


 

©AFP Général – Lundi 21 Mars 1994

Attaque contre L’Hebdo Libéré: les agresseurs voulaient « faire un carnage », selon les premiers témoignages

ALGER, 21 mars – Les hommes armés qui ont attaqué lundi matin le siège de l’hebdomadaire indépendant l’Hebdo Libéré au centre d’Alger, tuant deux employés et blessant trois autres, voulaient « faire un carnage », selon un des employés contacté par l’AFP et les témoignages de deux autres à la radio d’Etat.

Selon le témoin contacté par l’AFP, les hommes armés étaient au nombre de cinq. Ils ont fait irruption, un jour de bouclage du journal, dans la grande salle de la composition, pensant y trouver tout le monde, journalistes et employés, et « tiré dans le tas pour tuer le plus grand nombre possible ».

La télévision a montré dans son journal de la mi-journée des images des locaux de l’hebdomadaire, des impacts de balles sur les murs et les meubles, des traces de sang maculant des photos de famille d’une des victimes et des taches de sang sur le parquet.

Un photographe serait parmi les morts, selon les premières informations recueillies auprès des rédacteurs en état de choc et arrivant difficilement à s’exprimer.

Parmi les trois personnes blessées, une seule se trouve dans un état grave, il s’agit d’une secrétaire d’une vingtaine d’années, a-t-on appris auprès des services de sécurité.

Selon ces services, trois hommes armés ont fait irruption lundi vers 11H00 locales dans les locaux du journal rue Ahcène Khemissa (ex-rue Hoche) au centre d’Alger, et tiré plusieurs rafales d’armes automatiques sur les employés avant de prendre la fuite. Deux employés du journal ont été tués et trois autres blessés, dont une femme grièvement atteinte, selon ces services.

C’est la première fois que le siège d’un journal est attaqué par un groupe armé depuis le début des agressions contre les journalistes en mai 1992.

©AFP Général – Lundi 21 Mars 1994

Un photographe tué dans l’attaque du siège de l’Hebdo Libéré

ALGER, 21 mars – Un reporter-photographe de 40 ans, Madjid Yacef, a été tué lundi matin dans l’attaque du siège de l’hebdomadaire indépendant L’Hebdo Libéré, portant à 12 le nombre de journalistes tués depuis juin dernier, y compris le caméraman français Olivier Quémener.

L’attaque n’a pas été revendiquée.

Le siège de l’hebdomadaire est situé dans le centre-ville, au rez-de-chaussée d’un immeuble d’habitation situé dans une impasse, non loin des studios de la 3e chaîne (francophone) de la radio nationale algérienne.

Un chauffeur, Rachid Benhaddou, a été également tué dans cet attentat perpétré par quatre hommes, selon l’Agence algérienne de presse APS. Trois employés du journal ont été grièvement blessés: Nadir Mahmoudi (24 ans), Azeddine Ramdani (29 ans) et Naima Naili (20 ans).

Selon des témoignages recueillis par l’AFP, les agresseurs se sont présentés comme étant des policiers en civil et ont choisi le jour du bouclage du journal avec l’intention de « faire un carnage ». Le local attaqué abrite en effet la photocomposition et les employés chargés de la saisie des textes.

Opposé à l’intégrisme

Le directeur de la publication Abderrahmane Mahmoudi, qui faisait sans doute partie des personnes visées, ne se trouvait pas, exceptionnellement, au siège du journal lors de l’attentat. Il assistait à l’enterrement d’un autre journaliste Djamel Benzaghou, tué samedi devant son domicile à Bab El Oued.

La plupart des journalistes se trouvaient à la rédaction du journal, située dans un autre quartier d’Alger, à El Mouradia, près de la Présidence de la république.

L’Hebdo Libéré exprime, depuis sa création il y a près de trois ans, des positions radicalement opposées à l’intégrisme islamique. Il compte de nombreux collaborateurs de gauche, dont Abderrahmane Chergou, assassiné le 28 septembre 1993.

Le magazine a adopté un style polémique virulent qui a valu à son directeur général, M. Mahmoudi, d’être placé en détention préventive pendant plusieurs jours en 1992 et d’être mis sous contrôle judiciaire pendant quatre mois en 1993. Il lui était alors interdit d’écrire.

Le Groupe islamique armé (GIA) a réitéré ses menaces contre les journalistes et les étrangers dans un communiqué transmis vendredi dernier à l’AFP, moins d’un mois après la mort de son « émir » Djaafar El-Afghani et de neuf de ses lieutenants dans une opération de police.

 

commentaires
  1. laid baiid dit :

    rediffusez la liste des moudjahidines faussaires,qui ont orchestrés ce massacres!!!

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